Lorsque l’on est professeur des écoles, on peut rencontrer des difficultés à fixer des limites entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle. C’est tout à fait normal. Cet article s’intéresse à cela.
Un métier dans lequel on s’investit beaucoup émotionnellement
Comme tous les métiers de l’humain, il est très difficile de ne pas s’impliquer émotionnellement dans le travail de professeur des écoles.
Ainsi, très souvent, des enseignants affirment s’investir avec intensité dans leur travail. Cela peut être relativement dangereux. Il faut, il est vrai, en tant d’enseignant, avoir de réelles qualités d’empathie, mais il faut réussir à garder une certaine distance. Ce n’est pas toujours simple, en particulier lorsque vous êtes confrontés à des problématiques très complexes comme des enfants subissant des violences à la maison.
Cependant, l’obligation de neutralité de l’enseignant impose de garder une distance dans le cadre professionnel.
Il est d’ailleurs nécessaire de garder cette distance pour pouvoir rester lucide dans les choix que vous allez faire en tant que professionnel. Si vous ne gardez pas cette distance, vous risquerez de ne pas agir avec suffisamment de discernement. C’est donc un point sur lequel il faut rester vigilant. L’affect doit relativement peu rentrer dans vos choix, car la dérive est de ne pas appliquer les mêmes règles pour tous.
D’ailleurs votre posture professionnelle doit être le reflet de cette distance. Il faut éviter, autant que possible, tout en restant intelligent, les contacts physiques avec les élèves, que cela soit pour une démonstration d’affection ou pour une réprimande à un élève.
Difficile de séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle
Cet investissement émotionnel du professeur des écoles conduit également au fait d’avoir des difficultés à séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle.
En effet, cela vous arrivera certainement de vous réveiller au milieu de la nuit parce que vous êtes inquiet pour un élève ou parce que vous avez oublié de faire quelque chose pour votre classe ou encore parce que vous avez un conflit avec un parent.
C’est tout à fait logique, surtout en début de carrière. Pour autant, il est important de séparer les deux, c’est un réel travail à faire sans quoi vous aurez du mal à ne pas trop empiéter sur votre vie privée.
Ceci est d’autant plus complexe que le propre du travail de l’enseignant est d’apporter du travail chez soi. Vous avez forcément du travail de préparation ainsi que du travail de correction. Cela à l’avantage de vous laisser libre quant à l’organisation mais a l’inconvénient de rendre très poreuse la frontière entre vie privée et vie professionnelle.
Comment réussir à couper ?
Il ne s’agit pas ici de fournir une méthode clé en main pour réussir ce défi d’une carrière. C’est extrêmement complexe d’autant que cela est différent selon votre personnalité.
Malgré tout, lors de mon année de stage, un formateur m’avait fourni quelques conseils qu’il convient de poser ici par écrit.
Ainsi, ce formateur conseillait de se réserver un jour dans la semaine pour faire tout autre chose que du travail, un jour de repos où l’on coupe complètement du travail, même si on a l’impression de ne pas avoir terminé ses préparations.
Son deuxième conseil était de ne pas s’épuiser au travail, surtout en fin de soirée, la veille d’un jour de classe. Globalement, son argument était de dire qu’il valait mieux pour un élève avoir en face de lui un enseignant en forme mais avec une préparation un peu bancale qu’un enseignant très fatigué avec une préparation bien organisée. Cela est discutable mais je suis globalement d’accord avec ses propos. Le fait d’être en forme permet de s’adapter à une multitude de situations différentes. Cela permet également de faire preuve de patience, ce qui est absolument nécessaire pour une gestion correcte de sa classe.
